[Girl Gone Wild]

but it sounds like bubble gum
when you're waiting
for the miracle,
for the miracle to come

Quatre jours que tu poireautes ma belle. Quatre jours et pas un rat. Adossée au cactus. La gorge sèche. Squellettique dans ton cigarette. T'attends. Ca te pique sec le dos mais tu bronches pas. Tu purges. Pour le crime que tu viens de comettre. T'en as encore les mains colorées. Tes sunglasses sur le nez pour cacher tes yeux noirs et cernés d'avoir pleuré. Petite poupée de chiffon, toute bousillée. Toute pâle et sanguinolante. Un scorpion qui grimpe sur ta botte. Ca chasse un peu les anges qui s'acharnent là haut. A veiller sur toi. Les oreilles qui sifflent. Boum boum, ca résonne toujours dans ta caboche. La conscience creuse, tes empreintes dans plusieurs motels pourraves et glauques. Ton passé qui campe dans la valoche bien serrée dans tes doigts. La valoche que t'ouvres jamais. Même pour te souvenir. Pas besoin. C'est trop sale tout ça. Trop moche. Quatre heures. Le vautour de gauche te fait de l'oeil discret. Que tu saches qu'il est là. Qu'il attends gentimment que tu clamses sous le soleil. N'importe quand, il s'en balance. De toutes façons, t'es déjà une charogne. Une charogne charognarde. T'en as tellement bouffé des garçons malheureux que t'es morte en dedans. Bon dieu ce que ca tire dans ton coeur. A chaque battement. A chaque nouvelle étreinte. A l'horizon, la route est floue. Et puis d'un coup, le vautour s'envole. Ca soulève de la poussière. Tes tripes que t'avais étalées en grand dans le sable. Et toutes voiles dehors, il apparait. Cash. Le prochain pick-up. Grinçant. Crade. La vitre descend. Et il est là, l'abruti. Le new rider. Le prince charmant dégoûtant. Avec son chapeau noir. Ses airs de cow boy made in fifties. Sa jeunesse en fleur. Sa fragilité. Ses putains de bulles de bubble gum qui claquent et te rappellent ton enfance de jolie girl. Ca te flanque sacrement la trouille. Mais tu grimpes. Claque la porte. Il pose pas de question l'animal. Se contente de redémarer sa caisse tranquilement. Le silence. Le désert. Cohen en boucles. I'm your man, I'm your man. T'oublies un peu. Pourquoi tu cavales autant. Pourquoi tu fuis. Pourquoi tu pleures. Cigarette au coin des lèvres. Baby light my fire. Il te tend son briquet. Dans la fumée et l'odeur du chewing gum à la fraise, tu te sens bien. Et ca te fait un mal de chien.

#Leonard Cohen - I'm your man

Comments

[dorrian]

Je t'adore. Moi. Je t'offre. De la poussière maléfique de délire enférique.
J'ai pas le temps et je te vole des secondes.
Un jour, on partira. Dis, un jour, on partira.
Tu vois. Je continue. A écrire n'importe quoi.
Tu m'en veux pas dis.
Tu m'en veux pas dis.
Pensées

[mademoiselle b.]

c'est beau.