WAKING UP DEAD, INSIDE OF MY HEAD WOULD NEVER
WAKING UP DEAD, INSIDE OF MY HEAD
WOULD NEVER NEVER DO, THERE IS NO MED
NO MEDICINE TO TAKE
I’VE HAD A CHANCE TO BE INSANE
ASYLUM FROM THE FALLING RAIN
I’VE HAD A CHANCE TO BREAK
La gosse a cet air sale des filles qu’en ont trop vu. Elle se traîne faiblarde sur ses deux grandes cannes. Ca lui fait pas peur de croiser la haine sur le froid du carrelage. Ca t’explose les yeux ce visage crevé que tu découvres dans le miroir des chiottes. A côté, deux biatches roucoulent et crachent leur merde. T’as les cils hérissés d’être trop maquillés. Et des traces de castagne qui te griffent la bouche. La sage môme d’Alabama que t’étais a la gueule crevée d’avoir pleuré.
WELCOME TO LA BB.
Tu t’échines à faire disparaître le noir sur ta peau. Ca s’étale et s’impose. Tu voudrais clamser. Ta gueule d’ange miraculé, ça t’fout les glandes. Toute seule sous la lumière cradingue, y’a tes bottes qui tapent en sourdine. Tu t’souviens quand il t’a ramassée un soir. Comment t’avais flippé de l’aimer. Tu tapes une ligne pour pas oublier.
Dehors, ça cogne sévère. Y’a d’la poussière qui t’remonte dans les bottes. La Cad’ chauffe. Tu tires le cash de la caisse + one bullet in his head and you’re gone.
O SWEET CALIFORNIA.
Sous les canyons rouges, avec le vent qui te cause de partir à 15 000. Tu remontes la vitre pour faire taire les conneries. Dans ta main quelques billets. T’as plus que tes yeux pour pleurer. L’enfant de salaud d’à côté la joue que dalle à branler. Il ressemble à ton cow boy. FORGET HM. HE’S DEAD.
SHUT THE FUCKIN UP.
Tu claques tes Santiags face au pare brise fissuré. Un colt sur sa tempe.
-Drive.
-Ok.
-What’s your name ?
-Piss off.
Tu tires. Y’a le barillet qui tourne dans le vide. Il a pas cillé.
-WHAT’S YOUR FUCKIN NAME ?
-Adam.
Tu mâches un vieux chewing gum sans goût. Ca keeps your mind clear. La route est froide et longue. Il a dans la nuque une étoile tatouée et poivrée. Et sur les poignet, des cicatrices de mec.
-You call me Eve. You don’t ask any questions. When I say drive, you drive. When I say stop, you stop. When I say fuck me, you fuck me.
-I got that a few days ago.
-When I say kill me, you kill me. You’re like Angel Gabriel obeying J. fuckin C., and I’m J. Fuckin C.
-That’s a lot of ‘fuckin’
-That’s my job.
Les miles continuent de passer. T’en as rien à secouer. Tu te mords les lèvres jusqu’au sang pour faire genre t’as pas peur. Le .38 toujours collé à sa gorge de frimeur. Vous auriez pu rouler des jours entiers. Seuls. Toi et lui contre le reste du monde. Il s’allume une clope en silence. Le bruit du briquet de claque dans le ciflard. L’odeur de l’essence t’explose les sinus et la tête et le cœur. Tu tires encore une fois, pour voir. NADA.
-Park the car.
-Where ?
-JUST DO IT.
A l’ombre d’un cactus. Trois chacals détalent. Les vautours te guettent. Charogne junkie.
-Fuck me.
-Angels don’t fuck.
-Angels are CUNTS -
A l’arrière des taxis. La sueur moite et poussiéreuse qui parfume ta peau cireuse. Le rouge et le blanc qui te coulent dans la gorge. Et l’air salé et lourd qui affole tes bronches. T’en oublies ton cow boy et ses étreintes fantômes. Ton flingue se ballade quelque part sous le siège. Sur le cuir abîmé qui te colle aux épaules. T’es comme une mioche qu’on aime trop fort. T’avales sa salve et tu mords dans son cou.
-You’re like the Garden of fuckin Eden .
Tu lâches ça comme une môme. Droit dans tes yeux, son regard balafré capte la détresse. Il essuie l’eau qui perle sur ton front.
-I’ll be the whole Bible if you ask me to.
Y’a de l’eau dans tes yeux qui t’essuie rapidos d’un revers de la main. T’es qu’une putain de salope.
-Hold me tight.
Il bronche pas et te serre. Tu te prends à y croire –once again.
ARRETE DE DECONNER. C’EST TOI QU’A DEMANDE.
Coco citron vert sur la langue. Sur ses épaules, des entailles au couteau. D’autres dessins te toisent et te remuent les tripes. Ca tisse tes cauchemars.
Au matin, le soleil te décalque les yeux. La Cad’ ronronne.
AMERICAN TABLOID.
Tu cherches dans ses yeux de quoi prendre le large.
_I'M YOU MAN | LEONARD COHEN